5 Novembre 2014 - Le Prix Goncourt 2014 a été attribué à Lydie Salvayre pour son roman "Pas pleurer"

Lydie Salvayre, née Arjona est fille de Républicains Espagnols exilés en France après la Retirada de Février 1939. Son père présentait la caractéristique peu commune d'être issu d'une famille bourgeoise franquiste. Il s'était engagé dans le communisme aux côtés des Républicains et perdit donc son pays - comme tous ses camarades - mais aussi sa famille. Lydie Salvayre passe son enfance à Auterive, près de Toulouse. Dans les années 60, elle étudie à la Faculté de Toulouse où elle obtient une Licence en Lettres Modernes ainsi qu'un Certificat de Littérature Espagnole. En 1969, elle débute des études de Médecine, quelques années plus tard, son Doctorat obtenu, elle partira pour Marseille y effectuer une spécialisation en Psychiatrie. Parallèlement à sa carrière médicale, elle commence à écrire dès la fin des années 70 et publie dans des revues littéraires d'Aix en Provence et Marseille au début des années 80. En 1990, elle obtient le Prix Hermès du premier roman pour "La Déclaration". En 1997, le Prix Novembre lui est décerné pour son oeuvre "La compagnie des spectres", ainsi que le titre de meilleure oeuvre de l'année par la revue littéraire "Lire". En 2008, elle reçoit le prix François Billetdoux pour son roman "B.W", il s'agit d'une oeuvre intime sur Bernard Wallet, son compagnon. Cette année, le prestigieux Prix Goncourt vient récompenser son roman "Pas pleurer". Ses ouvrages sont traduits dans une vingtaine de langues, certains d'entre eux ont fait l'objet d'une adaptation théâtrale. Son parcours littéraire que nous venons de résumer dans ses grandes étapes est consultable au complet dans le site ci-dessous:

http://www.fr.wikipedia.org/wiki/Lydie_Salvayre

Dans ce livre apparaissent deux voix entrelacées. Celle, révoltée de l'écrivain français royaliste et catholique Georges Bernanos, témoin direct dès 1936 des exactions franquistes à Majorque. Dans son livre "Les grands cimetières sous la lune", il dénonça l'attitude de l'église espagnole qui encourageait et bénissait les massacres aveugles de Républicains ainsi que la terreur exercée par les franquistes. La deuxième voix est celle de sa mère Montsé qui a tout gommé de sa mémoire sauf la révolution libertaire de l'été 1936 en Catalogne. Portées par une prose tantôt impeccable, tantôt malmenée dans une langue métissée, le "fragnol", ces deux voix mettent en évidence l'art romanesque de l'auteur. Elles résonnent comme un manifeste pour les temps modernes, dénonçant les fanatismes religieux et la résurgence de courants nationalistes.

Pour Lydie Salvayre, ce livre est un hommage à sa mère Montsé et un clin d'oeil à l'été 1936.

Bernard Pivot, Président de l'Académie Goncourt a dit: " Nous avons couronné un livre d'une grande qualité littéraire, un livre à l'écriture très originale..."

Le Point - 15 septembre 2014 : "Ce n'est pas de froid {....} mais d'émotion, qu'on tremble en refermant ce livre, acte d'amour filial digne et beau."

La Presse - 18 septembre 2014 : " Pas de grands épanchements, mais certainement un grand roman."

BibliObs - 6 novembre 2014: " Dans un roman gorgé d'émotion, Lydie Salvayre, fille d'exilés espagnols revient sur les massacres perpétrés par les franquistes et sur l'engagement de Bernanos aux côtés des républicains."

L'Express - 14 novembre 2014 : " Pas pleurer couronné par le Prix Goncourt, est un roman beau et rageur qui offre un éclairage inédit sur la guerre d'Espagne. Il résonne comme un manifeste pour les temps modernes."

Lydie Salvayre, Prix Goncourt 2014, entre dans le cercle restreint de la dizaine de femmes ayant obtenu ce prix prestigieux, aux côtés de Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, Edmonde Charles-Roux...

Remerciements à Annie Galy pour sa contribution à cet article.